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L'heure tourne, il est déjà plus de 4 heures de l'après-midi et ce soir, nous devons être à La Selva, une
posada (auberge rustique et isolée) aux portes du Corcovado. Mais où est donc Roger? Depuis quelque temps déjà Manu a contacté Vincent, qui tente de joindre Nito (enfin, j'imagine, hein Vincent
), mais sans succès...
Le salut vient de la tenancière du cyber, qui vient me chercher dans la rue pour me passer quelqu'un au téléphone... Roger ! Qui se confond en excuses, qui m'explique que Nito avec ses 40°C de fièvre s'est trompé sur le jour du rendez-vous, nous n'étions attendus que demain... Qui me promet qu'il enfourche sa moto à l'instant, et qu'il sera là dans dix minutes...
X 006. ... et qui tient parole!
Gros soulagement, d'autant que le gaillard est très sympa. Et efficace: il s'occupe du taxi-brousse, qui ne tarde pas à arriver. Roger nous propose alors de piquer une pointe jusqu'à la mangrove de Puerto Jimenez. Il y a là des animaux très familiers, que les locaux viennent nourrir de temps en temps. En voiture ! Nous chargeons les bagages tant bien que mal, dans le coffre, à nos pieds, sur nos genoux... la voiture est pleine comme un oeuf.
Trois minutes plus tard, c'est le premier vrai contact avec la nature costaricaine: une promenade d'une cinquantaine de mètres entre les arbres, qui nous mène au bord de l'eau saumâtre.
X 007. Et voici la version locale du canard colvert :
Caiman crocodilus, le Caïman à lunettes (Spectacled caiman) qui s'approche, tout sourire, pour réclamer sa pitance...
Un peu plus loin, il y a également deux crocodiles américains (
Crocodylus acutus). Ils resteront à distance. Nous observons également des aigrettes neigeuses ainsi qu'un martin-pêcheur d'Amérique. Et sur le chemin du retour, des caracaras à tête jaune.
Il reste à s'occuper de quelques préparatifs. Le ciel s'est couvert, une partie des bagages doit aller sur le toit, il faut les emballer dans de gros sacs poubelle, qu'il faut encore acheter... Et puis, il y a la question des chaussures. Nous sommes tous équipés de bonnes chaussures de trekking, mais Roger nous assure que ça ne convient pas du tout pour la gadoue du Corcovado. Et il a raison, rien de tel que les bottes de caoutchouc
made in China, à la mode Tica !
X 008. 10$ la paire au
supermercado. Une affaire ! Photo-souvenir : Roger, Laurent, Pascal et Manu.
Bien. Nous sommes bottés, prêts à partir. Il pleut de plus en plus fort. Direction, La Tarde. Une heure pour 35 kilomètres de route, puis d'une piste encaissée, boueuse, glissante, qui monte, descend, serpente parmi les arbres et va nous secouer comme des pruniers. Un séjour à La Tarde, ça se mérite !
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