Bandhavgarh aura été un régal de tigre. Le seul bémol est la fréquentation assez importante. Le système de route ne protège pas tant que ça. Nous comprendrons même que les locaux donnent des pourboires astronomiques pour avoir de la flexibilité sur leur route.
Il y a deux poids deux mesures, car nous demanderons à nous arrêter près d'une rivière (#186) qui est à moins de 20 mètres de la route sur laquelle nous nous trouvons : c'est un "non" catégorique qui nous est opposé car "ce n'est pas notre route".
A Bandhavgarh, on sent aussi plus de pression sur les guides pour trouver un tigre. 30 minutes avant l'ouverture, chauffeurs, guides, rangers discutent et s'échangent les tuyaux.
Moralité, les chauffeurs roulent assez vite pour être les premiers sur les lieux les plus propices de leur route une fois les portes ouvertes. Nous demanderons au nôtre de ralentir à maintes reprises.
L'après midi du 2ème jour, notre guide nous annonce que nous allons aller assez vite à un point éloigné du parc pour nous poster près d'un plan d'eau, où une tigresse et ses petits ont été vus juste avant midi. On se dit intérieurement "la dernière fois". Nous arrivons les premiers mais pas de tigre. Seulement en 15 minutes, nous sommes ... je compte, 1, 2, 3... 24 jeeps. Soit les 12 qui avaient notre route sur l'aller et les 12 qui l'avaient sur leur retour.
Du délire.
Comme personne ne passe hors piste, cela forme une file indienne surréaliste. Après 30 minute d'attente dans un très grand calme, toute le monde démarre. On se regarde et on se dit qu'on ne va pas se manger tout cette poussière. On demande au chauffeur de s'arrêter et de partir dans la direction opposée. Il nous prend pour des martiens. Il est sûr que le tigre va aller au point où tout le monde va. On lui explique qu'avec 65 tigres dans le parc et s'il y a 24 jeeps sur 1 seul animal, on a bien de la chance de pouvoir apercevoir seul un des 64 autres! Mais le raisonnement ne le convainc qu'à moitié
Notre décision fut la bonne. Le soir, les autres n'ont rien vu et nous avons trouvé le Kétoupa par exemple.
Pour continuer sur ce sujet, le lendemain, il roulera très vite pour aller sur un spot "rencardé". C'est la seule fois où je me suis énervé. J'ai demandé au chauffeur de s'arrêter tout simplement. Pas facile. Il a fallu lui expliquer que "les tigres oui, mais pas n'importe quoi". Et je le voyais pâlir alors que les autres jeeps nous doublaient.
Il y avait un peu de tension au redémarrage. Le ranger derrière n'en mènait pas lourd.
Je pense qu'au final, il y a un soucis de reconnaissance énorme pour les guides. Il vaut mieux se retrouver avec tout le monde sans voir de tigre qu'être le seul à ne pas le voir si on a prend une option de site différente des autres. Au moins, si personne ne le voit mais que l'on est tous ensemble, le guide n'est pas mauvais; alors que si on est le seul à ne pas le voir, bonjour sa réputation.
Tout ira beaucoup mieux quand nous lui montrerons les photos que nous prenons. A tel point que nous garderons notre ranger tout le séjour
Normalement, il y a rotation par le directeur du parc. Mais bon, il est très sympa et a compris nos objectifs.