SUJET : Espadons, bouledogues et p'tites sardines...

Hello Wilipi !

Je vous apporte avec ce fil quelques notes aux parfums salés de cet Océan que j'aime tant

Julien, Jean-Marc et moi-même avons eu l'occasion de partir en Février pour le Mexique, avec dans l'idée de nous faire inviter au banquet des espadons... Nous avions choisi comme compagnie aérienne Air Canada qui proposait des tarifs attractifs ainsi que la possibilité d'avoir 2 sacs cabines de 10kg chacun. Sur le papier tout était top, pour une fois qu'on pouvait transporter tout notre barda en cabine sans trop redouter la pesée de nos sacs... M'enfin, c'était sans compter la tempête de neige qui a bien failli nous clouer à Montréal !

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Heureusement nous nous en sommes tirés sans trop de dégâts : juste une nuit à passer à l’hôtel avant un décollage le lendemain... A l'avenir, même si nos amis Canadiens sont très sympathiques, nous éviterons de passer par le Canada en hiver : de -22°C à +28°C le choc thermique fut dur

On arrive donc à Cancun où pendant 6 jours nous allons tenter d'approcher nos amis à écailles... L'action se situe dans une zone située le long des côtes, entre le Golfe du Mexique et la Mer des Caraïbes.

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Lever à 5h du mat pour un embarquement à 7h... Le soleil se lève à peine lorsqu’on quitte le port...

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Le speedboat passe le long de l'île de Contoy qui est une petite réserve naturelle.

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Sur cette île nichent principalement des pélicans et des frégates...

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En fait beaucoup de pélicans et de frégates...

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Intriguées par notre bateau, quelques frégates s'approchent...

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M'enfin il faut s'éloigner de l'île pour atteindre la zone intéressante... En effet, chaque année pendant le mois de février, des millions de sardines (Sardinella aurita) se rassemblent dans une petite zone située entre le Golfe du Mexique et la Mer des Caraïbes. La présence de remontées d’eau froide (« upwellings » en anglais) favorise sans doute leur reproduction. Elles se nourrissent la nuit de planctons qu'elles suivent jusqu'à la surface. Quand vient le matin, le gros des bancs est redescendu se cacher dans les profondeurs de l'Océan, mais quelques retardataires restent près de la surface sous forme de boules compactes (certaines font plus de 2m de diamètre). Des centaines d'espadons-voiliers (Istiophorus albicans) encerclent alors ces boules et il faut être rapide pour se mettre à l’eau si on veut assister à la curée : en moins de 30 minutes la boule a été entièrement dévorée !

Nos guides repèrent les boules de sardines grâce à la présence des frégates. Ces oiseaux suivent par dizaines les bancs en essayant de venir prélever leur part du butin lorsque les espadons repoussent les sardines près de la surface... Un peu comme sur cette photo prise un jour moins ensoleillé et plus humide (le temps change vite en pleine mer ) :

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Yess! Ça commence! J'applaudis des deux mains...

Pierre, pourrais-tu numéroter tes images? Ça rendra les commentaires beaucoup plus faciles. EDIT: ah voilà c'est fait, merci !

Un grand merci pour ce fil qui s'annonce magnifique!

Xavier

Génial on part en mer Caraïbe !!! Un fil que je vais suivre avec un grand intérêt...

Les carnets de Pierre...8 ans que ça m'angoisse mais trop génial à lire!
J'essaierai de venir lire régulièrement,

Amicalement,

Cécile

Ah ben voilà ! On en parlait vendredi...Je sens que wilipi va se remplir de poissons
Ça s'annonce bien comme d'habitude

A y est, tu peux plonger, Pierre, on te suit !

Merci pour vos encouragements

Bon ben première sortie, première frégates, première boule... C'est presque trop facile... On se met à l'eau ?
On y va, et soudain ils sont là ! Chouette je commence à déclencher ... Et je vérifie sur mon écran arrière et là... Ben écran noir !
Du coup je vérifie si j'ai bien enlevé le cache de l'objectif avant de mettre l'appareil dans le caisson... Ben non le cache a bien été enlevé ... Je retente et toujours écran noir... Je panique un peu, je refais une rafale en shootant au jugé et je suis l'action de loin... Damned c'est perturbant... Pendant ce temps les espadons se régalent du banc de sardines... Ils avancent vite en repoussant les sardines loin de nous. En fait les sardines ont vite compris qu'il fallait se rapprocher des nageurs : nous sommes gros, on ne nage pas bien vite mais les espadons rechignent à s'approcher trop près de nous et du coup notre présence les protège... Les espadons quant à eux essayent de s'interposer entre le banc et nous pour repousser les sardines suffisamment loin pour pouvoir foncer dans le tas... Et nous alors ? Ben ... on palme ! Car il faut avancer suffisamment vite pour ne pas se faire distancer... M'enfin la course-poursuite dure 20min et on remonte sur le bateau fatigués mais contents : pas mal pour une première mise à l'eau ! Je fonce et me mets la tête sous une serviette pour vérifier ce #{@~{&#@ d'écran ... Et là bonheur je vois mes photos ! Je comprends le truc : Olivier qui m'a vendu ce reflex d'occase avait réglé la luminosité de l'écran au minimum le finaud ! Et moi gros benêt que je suis j'avais oublié de changer ce réglage !

Bon de la série que j'avais pris au jugé, j'en retire une photo montrable :

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Après cette première rencontre, nous avons cherché toute la journée d'autre boules mais nada... Retour au port, douche repas et au lit : on se réveille demain à 5h pour remettre cela...

Si la première journée nous avait paru facile, on a vite déchanté : nous avons fait chou blanc le lendemain et le surlendemain... Je n'aurais jamais cru dire cela un jour mais le problème c'était qu'il y avait trop de dauphins dans la zone !
Et oui, d'après notre Capitaine Elmer et notre guide Facu, c'est la première année qu'ils voient autant de tursiops sur place. Et le problème avec les tursiops c'est qu'ils s'amusent à casser les boules de sardines en fonçant dedans comme des malades. Et sans les boules ben plus d'espadons
En plus des tursiops, cette zone grouille aussi de bateaux de pêche sportive. Ce sont principalement des clients américains qui adorent partir pêcher l’espadon pour se faire photographier avec leur prise avant de les relâcher. Les Capitaines des bateaux de pêche ont aussi (hélas) l’œil pour repérer les boules de sardines. Et s'ils arrivent sur place avant nous, il nous est impossible de nous mettre à l'eau : les lignes de pêches sont très dangereuses pour un nageur...
Bref dauphins + pêcheurs =

Au quatrième jour, on a eu le pompon : le port a fermé pour cause de mauvais temps. Nous n'avons même pas pu partir en mer... Quand ça veut pas, ça veut pas

Le suspense est alors à son comble : il ne nous reste alors plus que 2 jours pour revoir nos amis au long nez.... Tatannnn

5ième jour : on passe toute la journée à courir après les frégates... Pour nous rendre compte lorsqu'on arrive sur place que l'endroit est infesté de dauphins... Ce n'est même pas la peine de se mettre à l'eau : on ne verra rien, les dauphins vont s’éclipser en un clin d’œil...

Après 7h passées en mer, on décide de rentrer. Sur le chemin du retour, on aperçoit alors un groupe de frégates en train de se former. On fonce une dernière fois pour se mettre à l'eau et là bonheur ! On arrive avant que les dauphins n'explosent la boule de sardines et du coup les espadons peuvent commencer à venir se nourrir ! C'est la fin de la journée, la luminosité commence à baisser et l'eau est chargée en particules... Mais après 4 jours à attendre en vain on ne boude pas son plaisir !

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vu le résultat (la photo 11 ) je suggère que désormais tu plonges les yeux bandés ou au moins avec l'écran arrière éteint

edit (nos messages s'étant croisés) la suite est super aussi, la 12 avec ce reflet !!

Catherine écrit: vu le résultat (la photo 11 ) je suggère que désormais tu plonges les yeux bandés ou au moins avec l'écran arrière éteint

Ça te serait déjà arrivé, ça, de plonger avec le cache sur l'objectif ? Bon, en tout cas, on est heureux que aies été attentif sur le coup ! Magnifiques photos, et numérotées qui plus est, le luxe !

Allez, 3 petites dernières pour terminer cette journée

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Sur la dernière un petit requin soyeux juvénile (Carcharhinus falciformis) s'est invité à la fête. Il n'était pas très dégourdi et avait du mal à chopper les sardines... Je précise ici que les particules blanches scintillantes qu'on peut voir sur ces photos sont les écailles que perdent les sardines lorsqu'elles se font bouloter...

Bernard écrit: Ça te serait déjà arrivé, ça, de plonger avec le cache sur l'objectif ? Bon, en tout cas, on est heureux que aies été attentif sur le coup ! Magnifiques photos, et numérotées qui plus est, le luxe !

Ben en fait oui évidemment : je suis tête en l'air et j'oublie quelquefois des trucs :
- le coup du cache je l'ai eu un peu plus tard dans le séjour sur une cénote
- quand ce n'est pas le cache de l'objectif, c'est le cache du hublot (j'ai raté l'an dernier une super série avec un requin baleine à cause de cela)
- sinon c'est la connexion aux flash : ça m'a fait raté une ou deux plongées de nuit...

Le problème c'est que lorsque tu t'en rends compte, tu ne peux plus rien faire avant d'être remonté sur le bateau... Bon d'un autre côté tu peux profiter des scènes d'action sans te soucier de ton appareil c'est la vision positive de la chose... C'est généralement ce que je me dis avant de me donner des baffes