SUJET : VENEZUELA Henri Pittier Morrocoy Llanos Andes

À peine éloigné des bâtiments, nous surprenons Messire Renard, crabier de son état. À cela rien d'étonnant, le renard crabier chasse volontiers dans l'obscurité, et son régime omnivore s'accorde bien avec déchets, poubelles et tous résidus plus ou moins comestibles. Et aussi avec gros insectes ou petits rongeurs ayant succombé (ô combien, s'ils rencontrent notre goupil des savanes) à l'attrait de la présence humaine.


Le renard crabier ne dédaigne pas les crustacés en saison inondée, comme son nom l'indique. En saison sèche, comme son autre nom vernaculaire, renard des savanes, l'indique il parcourt les zones sèches et se fait des ripailles de rongeurs, sans dédaigner oiseaux, oeufs, jeunes au nid, sujets affaiblis. Les fruits font aussi partie de l'ordinaire de notre opportuniste, un vrai renard, quoi... Il n'est pas sans nous évoquer un chacal par ses mœurs et aussi son aspect, à part sa queue, plus fournie...

Nous provoquons l'envol d'un caurale soleil, ainsi nommé à cause du dessin censé évoquer le soleil et ses rayons. La faible lumière du petit matin ne nous permet pas de figer l'élan du piafou tout fou d'où tout flou Nous choisissons une vitesse lente pour bien rendre l'impression de mouvement, ou quand technique et esthétique se rejoignent (je vous ai déjà parlé de ma grande modestie ?).

45- Caurale soleil (Sunbittern) Eurypyga helias

Le Caurale soleil est le seul membre de sa famille (Eurygipidae en l'occurence on aurait pu éviter le pluriel...)

Cette famille fait partie de l'ordre des Gruiformes.

Il évoque en fait plutôt un petit héron, d'ailleurs son nom anglais est "butor de soleil".

Enfin Pic de Malherbe vint, dit (à peu près) le poète sobre. De peu près, nous commettons une photo de ce pic sans piqué.

46- Pic de Malherbe (Crimson crested Woodpecker) Campephilus melanoleucos


et n'avons guère mieux pour le batara

47- Batara huppé (Black-crested Antshrike) Sakesphorus canadensis

ou le gobemoucheron

48- Gobemoucheron tropical (Tropical Gnatcatcher) Polioptila plumbae


Un gobemoucheron de plus ? Que nenni, un araguira...

49- Araguira gris (Gray Pileated Finch) Coryphospingus pileatus

Faut pas nous prendre pour une buse, même à gros bec...

50- Buse à gros bec (Road-side Hawk) Buteo magnirostris




Tiens, en passant, je trouve les dessins du Hilty à chier... Non, je me laverai pas la bouche avec du savon, insistez pas, puisque je vous dis que je dirai plus de gros mot, merde ! N'empêche, des dessins en noir et blanc, ça le fait pas trop, moi, je trouve... Ou alors c'est nos photos qui sont à ch..., ça c'est possible, mais les couleurs, quand même... Quand la buse est représentée en couleur, elle est marron sur ce butin de pouquin !

Tiens, le ch'tit pic à couronne rouge, lui, il est facile à reconnaître.

51- Pic à couronne rouge (Red-crowned Woodpecker) Melanerpes rubricapillus

normal c'était carnaval (voir la "carnavalitude inattendue" évoquée en début de carnet )

Je m'excuse Msieur , j'y connais qu'dale aux piafs de l'Amérique mais ta buse elle a piqué un costard d'épervier ou d'autour non ? Sont curieux les piafounets de là bas en tout cas Faisan qui pue de la casquette , héron à bec tout plat, couleurs écarlates assorties aux plantes qu'ils consomment , bague en argent massif pour tous, seul représentant de son digne groupe, oiseau roi soleil

Je me suis fait la même réflexion que toi, Cécile. J'en ai référé aux autorités supérieures à moi que j'ai, à savoir ma blonde. Elle m'a assuré que, un, c'était bien une buse et que, deux, moi aussi. Des fois, elle a précisé. Bon, ça m'a rasséréné mes énervés nerfs. Un moment. Car, reine du dernier mot, d'in cauda venenum et de la flèche du Parthe réunis, elle a rajouté "Trop souvent".

Ainsi habillé tout en plumes, j'ai boudé et me suis endormi parce que demain, c'est à dire aujourd'hui, on se lève à 9h30, et oui, c'est pas tous les jours vacances, s'pas ?

Bises

Bernard

c'était bien une buse et que, deux, moi aussi

Même pas vrai
Et d'ailleurs, pouvez vous me dire pourquoi, quand on traite les gens de buse (qui par parenthèse est féminin), ça signifie le contraire d'aigle ?
Bien injuste pour les buses, hein ?
Fifille-Modo

C'est pas la même chose ? La buse, c'est pas la femme de l'aigle ?
Ah ben alors...

Nous quittons notre pic pour aborder des oiseaux de haute volée, même s'ils passent le plus clair de leur temps à trotter menu... Les colins sont huppés, qu'on se le dise :

52- Colin huppé (Crested Bobwhite) Colinus cristatus

Après nos sympathiques trotte-menus (menu de renard crabier, buse, ocelot et autres anacondas), nous rencontrons d'autres grands de ce (nouveau) monde. Mais où se cachent-ils donc ? Sauras-tu les trouver ?

Je vous laisse 5 minutes. Ch'uis trop bon. Beaucoup de gens me le disent, je les en remercie toujours, même si leur prononciation laisse parfois à désirer.

Bon, ça y est ! Les 5 minutes sont passées ! Je ramasse les copies. Pis j'vous présente, en famille, dans son intimité certes, mais le public a le droit d'être informé, s'pas ? le plus grand des échassiers d'Amérique, la crème de la crème, le seul membre du genre Jabiru, j'ai nomme le jabiru d'Amérique, le continent où tout est plus grand sauf le jabiru, qui est le moins grand des 3-4 espèces), plus beau, plus neuf, plus époustouflant, plus ébarnouflant(le continent des serial killer, des Lee Oswald, Bush et Madoff !


61 Jabiru d'Amérique (Jabiru) Jabiru mycteria
Fiston avec son plumage juvénile,


Le papa

Les petiots et papa


Papa enseignant à son rejeton les habitus des jabirus, genre "tu seras un jabiru, mon fils"


Le numéro 11 (mars 2009) de la "Revue des Oiseaux exotiques", heureux hasard, fait sa couverture sur un jabiru et comporte un article détaillé sur les 3 espèces de jabirus (africain, d'Asie et d'Amérique). On y apprend plein de choses indiscrètes sur cette grande famille. Mais le public a le droit de savoir, s'pas ?

Monsieur est monogame, comme la plupart d'entre nous, et fidèle (no comment). Faut dire que, avec un couple pour 50 ha, les occasions de batifoler hors des sacrés liens du mariage sont peut-être pas si fréquentes. On se construit un petit chez soi pas si petit que ça, à la mode cigogne, quoi, 2 m de diamètre, 1 m de profondeur, des branchages tout partout. L'acte se produit à la maison, plus précisément sur le bord du nid. Monsieur, un peu plus grand que Madame, lui prodigue son affection pendant 15 à 20 secondes. C'est court certes mais, on peut le supposer, intense. Et puis ça ne nous regarde pas. les héritiers sont au nombre de 2 à 4, rarement 5 à chaque couvée, ils arrivent au monde tout blancs et (tout ovoïdes) avant d'éclore après un mois de couvaison. Les susdits héritiers sont sevrés au bout de 70 jours et quittent le nid plus d'un mois après.

Le régime est à base de poisson, et à l'occasion, autres habitants des eaux et zones boueuses. Et à l'occasion des charognes peuvent être mises au menu. On peut guère faire le difficile quand on doit entretenir une carcasse qui va jusqu'à 8 kg pour une taille de 1,4 m et une envergure de 2,6 m !