SUJET : VENEZUELA Henri Pittier Morrocoy Llanos Andes

le nid est dans le grand arbre clair au milieu de la photo, première grosse branche de gauche et première grosse fourche de droite non ?

c'est quoi le premier prix ? Un petit séjour au Pantanal...

Gagné, Vincent !

Le premier prix ? Pantanal ? Trop banal !

Bien mieux que ça, un voyage aux Llanos et dans les Andes.

Et sans fatigue, sans stress, sans jet-lag, sans syndrome de la classe économique, sans tourista ! Sans rien du tout, presque !

Tu viens de gagner, heureux veinard, un abonnement à vie à ce fil !
Alors, heureux ?

Amitiés

Bernard

Et ça a failli me faire oublier les aras macaos qui se déploient près de notre assimilé cigogne de jabiru...

En vol, un Sarcoramphe roi. Catherine, jamais en défaut d'un bon mot, signale qu'il s'en est fallu de peu que ce bel oiseau, King Vulture en anglais, ne soit le chéri de Jarry. Faut dire qu'Urubu roi, ça aurait eu de la gueule, non ?

53- Sarcoramphe roi (King Vulture) Sarcoramphus papa


Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les moeurs, mensurations et autres indiscrétions concernant notre fossoyeur en chef (il donne les premiers coups de bec pour ouvrir la peau des carcasses, les autres vautours n'ont pas un bec assez puissant), ils peuvent se rapporter, ces indiscrets, à un excellent (pour une fois ?) article de Wikipedia

Gagné, Vincent !
Le premier prix ? Pantanal ? Trop banal !
Bien mieux que ça, un voyage aux Llanos et dans les Andes.

Quand on peut faire plaisir

Nous longeons un marais avec un grand étang, il est riche en vie ailée, des anciens observatoires en bois subsistent sur ses bords et même dans l'eau... Bruno s'en est servi qui connaît Pinero comme sa poche, il a été un photographe officiel du domaine il y a des années, faisant de longs séjours qu'il rémunérait en photos pour la Fondation.

Les lieux sont fréquentés par la gent canard, ici des dendrocygnes à ventre noir

56- Dendrocygne à ventre noir (Black-bellied Whistling Duck) Dendrocygna autumnalis
au sol


en vol


sous l'œil placide des bovins du coin

Des ibis mandores, un couple (y a Henri Mandore de Créteil, croit reconnaître Catherine, et sa femme) déambule de conserve, bien qu'ils se nourrissent de frais.

Une buse roussâtre perchée non loin a l'air maussade. Je la comprends, je pesterais aussi si un suffixe péjoratif en -âtre était accolé derrière mon joli nom, Bernardâtre, vous voyez ça ?

Un Kamichi cornu qui pourrait lui aussi être offusqué d'un qualificatif peu flatteur semble d'humeur égale. Il est peut-être habitué depuis le temps. Plus loin, un couple de cornus (oui, je connais votre interrogation : couple légitime ? D'abord, cela ne nous regarde pas. Ensuite, Monsieur et Madame sont également cornus, adoncques...), un couple donc, dont on peut juste affirmer que ce ne sont pas des kamichis fidèles (et pas qu'à cause des cornes), cf. infra, vaque entre un troupeau de canards et un troupeau d'autres cornus à ses occupations alimentaires. Les kamichis sont végétariens, volent peu (ils sont lourds), brèfle bien proches dans leurs habitudes de nos poupoules, ou de nos oies (auxquelles ils seraient apparentés), les capacités natatoires en moins.

58- Kamichi cornu (Horned Screamer) Anhima cornuta


Bien que son exactitude zoologique et taxonomique soient sans doute sujette à caution, je ne résiste pas à vous donner cette définition tirée du Littré :

> KAMICHI
Prononciation : ka-mi-chi
s. m.
Terme de zoologie. Grand oiseau noir de l'ordre des échassiers qui habite dans les marécages de la Guyane et du Brésil ; deux espèces : le kamichi cornu, et le kamichi fidèle qui garde les volailles comme un chien de berger (genre palamedea, L.).

C'est bien une buse roussâtre, Vincent, d'ici quelques jours on les chassera à coups de casquette comme dit Bruno (dont la casquette est jusqu'ici à portée de main)

J'ajoute que sur la première photo, le kamichi hurle de sa jolie voix inoubliable

Bon, en route Simone, on repart ! Euhh... On repart ou pas ? Teuheuuheuuu teuheuheu. Rien ! Le démarreur nous a lâchés qui menaçait de le faire depuis déjà quelque temps. De démarrages poussifs en démarrages rétifs, on est arrivé à la conclusion logique et fatale : plus de démarrage.

Le camp de base est prévenu, et le temps que la caravane de secours s'ébranle et parvienne jusqu'à nous, nous nous organisons. Nous avons de l'eau, du Pepsi, des sodas, qui une casquette, qui un chapeau, qui des pellicules de diverses sensibilités, qui des compact flash de diverses sensibilités aussi. Personne n'est cardiaque ni diabétique, aucun de nous n'a un besoin urgent de pile pour son pacemaker.

Par sécurité nous ne nous égaillerons pas et resterons dans le camion, un tour de garde est institué, bien que l'attaque d'une horde de pumas soit relativement peu probable. Personne ne panique malgré la gravité de notre situation qui me rappelle celle de la panne du grand escalier du Palace. Il faut dire que ceux qui ont compris les menaces qui pèsent sur nous font figure égale et gardent leurs craintes pour eux.

Flegmatiques, certains continuent à faire des photos comme si de rien n'était, alors que d'autres, dissimulant leur anxiété, font semblant d'observer les oiseaux aux jumelles tout en cherchant avidement des indices de la progression de nos sauveteurs.

Pour la queue courte de la buse roussâtre, cela ne nous regarde pasVincent, je ne sais pas, mais Catherine aura sûrement la réponse...


Bernard

Va voir la photo 31 en page 5, elle est de profil et on voit mieux la queue

Les secours arrivent, en l'espèce un gros pick-up Toyota 4x4. Les esprits se détendent, les sourires reviennent, les plaisanteries fusent, chacun feint de ne pas avoir craint pour sa vie, ou pire, pour celle de l'être aimé (violon, violon, allegro amoroso, que ne puis-je vous mettre un passage de Rieu).

Bruno s'entretient avec le chauffeur pour faire un détour nécessaire sur le chemin du retour. Dans la langue de Cervantes qu'il parle comme un hidalgo de pure souche, donc nous ne savons le pourquoi du détour. Manque de pot, le chauffeur qui a acquiescé du chef comme un chef aux propos du chef oublie le détour. Mais si le chef est le chef, c'est qu'il du chef, euh, de la tête. Et il fait preuve de son autorité naturelle et obtient que le penaud chauffeur exécute les instructions, non mais !

Et ça en vaut la peine, d'ouvrir la barrière, de retarder le repas, parce qui est-ce qui nous attend sur un arbre perché ? Sans fromage, sans ramage, mais quel plumage , quelle allure ! Une merveille de délicatesse dans le camaïeu des plumes, une montagne d'étrangeté dans l'aspect, le bec, la tête ! Calme, placide, indifférent sur son perchoir à 7 ou 8 m au-dessus de nos têtes, il trône, il domine, il impressionne, une merveille je vous dis. J'ai, nous avons traversé un océan pour le voir et pour une petite faim de chauffeur récalcitrant nous en aurions été privés ? Merci, Bruno, à qui on ne la fait pas, sur ce coup comme sur d'autres ! Mais je frémis à la pensée de touristes innocents lâchés dans la nature sans un mentor de ce calibre (et je peux le dire car c'est entre nous, hein, ça doit pas courir les pampas, les llanos, les Andes, des de ce calibre, c'est du Magnum, et du gros).

Et oui, l'ibijau, je l'aime, quel oiseau merveilleux (ch'suis un chouia à court de qualificatif, le vocabulaire et moi, hein !)

Mimétique au possible

59- Grand ibijau (Great Potoo) Nyctibius grandis