Explication de texte, non, qu'on se rassure (les autres aussi), pas de ma pochade (Désolé, Lanzmann me pardonne de là-haut d'avoir écorniflé son sublime texte), des photos ci-dessus.
En fait, nos amis Zorros (prononcer 'Orrrross) sont pas dans les mares mais à côté. Notre camion s'est arrêté pas très lion du camp pour que nous puissions observer le manège des petits fûtés. En bons routards, ils ne laissent jamais passer une occasion de s'en mettre plein la lampe...
Ils ont repéré qu'un des deux nids de crocodile à proximité est resté sans surveillance. Normalement Maman Croco enterre, ensable serait plus juste, sa précieuse ponte et reste à proximité pour chasser tout amateur de protéines de très haute qualité (la valeur biologique du jaune d'œuf est fixée à 100 % par définition) et en quantité (c'est gros, un œuf de croco)...
Donc, approche prudente, coup d'œil circulaire, bon, y a qu'un camion de bipèdes très bizarres mais non armés, pas de valise à patte à grande gueule pleine de dents, l'opération "Omelette du désert" peut commencer.
On fouit un peu, et jouissance garantie, le trésor éburnéen (ouaip, je sais, c'est pas vraiment ivoire, mais j'ai pas résisté à l'occasion de frimer un chouille) est dans la gueule.
La prudence élémentaire impose de s'éloigner en cas de retour du Kelly sans anses. On va donc déguster plus loin, ou mieux, reposer l'œuf à l'abri et aller chercher une autre part d'enfant de butin.
Nous assistons ainsi à plusieurs aller-retours, quand les renards ne reviennent plus, nous descendons, Monsieur recouvre précautionneusement les œufs qui restent, d'évidence Maman Croco pond d'abondance.
Nous nous perdons en conjectures sur les raisons conjoncturelles qui ont conduit Maman Croco, ordinairement si attentionnée, à négliger ses devoirs de mère protectrice. D'après Monsieur et Bruno, c'est une attitude peu courante.
Nous repartons, vaguement inquiets pour Madame Crocodile et très inquiets pour sa descendance, quand on est une espèce aussi menacée, tout œuf compte.