Il était temps je crois que je reprenne le fil ... pour reprendre ce fil! Presque deux mois ont passé, et la parenthèse enchantée offerte par Olivier s'est refermée. Alors je m'en vais reprendre mon récit, en espérant susciter chez vous autant d'attrait qu'Olivier et ses renards polaires...
Les fjords de l'Ouest et leurs impressions sauvages sont désormais derrière mois, et je me dirige à présent dans la région du Norðurland vestra : le Nord Ouest. Mon idée première est de rester près des côtes, afin de tenter d'observer les phoques communs et autres oiseaux fréquentant les rivages ou les zones humides. J'établis ma base pour les 3 prochains jours dans la petite ville de Blönduos qui me permettra de naviguer sur les côtes facilement puisque située en plein milieu de la région. Cerise sur le gateau, il y a même une superette... Après le confort spartiate des fjords, c'est
un hotel une tente 5 étoiles qui m'attend!
Le soleil est au rendez-vous des 2 jours qui suivent. A mon grand dam, les nuages n'ont visiblement pas été informé de mon arrivée. Les conditions de lumières sont donc assez difficiles avec un soleil pareil qui ne décline pas avant 22h30. Je focalise donc mes sorties sur des reconnaissances de terrains. Et dès le premier jour, c'est payant : un groupe de phoques. Un de mes objectifs. Ils sont assez loin du rivage, mais le coin est riche et me procure beaucoup de plaisir à l'observation. La famille eider (elle aussi un peu loin), les huitriers, et les chants sonores du chevalier gambette m'accompagnent. De ci, de là, les complaintes furtives du pluvier doré (un autre objectif) se font entendre... Quel bonheur de se sentir seul au monde quelque fois! Les eiders, bien trop craintifs ne se laisseront pas observer bien longtemps, au contraire des phoques qui, protégées par un bras de mer, se sentent inattaquable par l'intru que je représente. Un 'gardien' s'approche même de moi pour voir de quoi il retourne...
Phoque commun
L'après midi passe et les nuages n'arrivent pas. La fatigue commence à se faire sentir après le transfert difficile des fjords de l'ouest. Aussi, je me résouds à attendre encore une demi-heure et à faire quelques photos. Je sais que j'ai plus de chances de voir les huitriers et les chevaliers à cet endroit que de revoir ces mêmes phoques demain...
Las, rien ne se passera plus. Aussi, je décide de faire une photo de groupe, et me promet de revenir à cet endroit, comme si une magie quelconque avait laissé une trace en moi m'incitant à revenir. Il est vrai que la présence des phoques ne m'a pas vraiment permis de profiter des autres espèces...
Groupe de phoques communs se reposant
Le lendemain, je reviens le matin. L'après midi, je dois absolument partir en reconnaissance d'un endroit pour une prise de vue paysage. Evidemment, les phoques sont partis. Pour mieux revenir. Ou pas. Je ne peux rester la journée cette fois-ci, et il n'y a aucune raison pour qu'un groupe de phoque viennent se reposer juste à coté de moi. Aussi, je décide de faire le portrait des huitriers. Bien que nombreux sur l'île, ils ne se laissent pas approcher pour autant! Je décide de me caler au bas d'un rocher, de me recouvrir de vêtements sombres et d'attendre patiemment. Après un bon quart d'heure, un des huîtriers semble avoir oublié ma présence et s'oriente dans ma direction. Je note l'absence de collier à la base du cou, indiquant visiblement que cet (ou cette, les huitriers n'ayant pas de dimorphisme sexuel) individu est en plumage nuptial. Des rochers, il se déplace avec une aisance sidérante dans les algues laissées là par la marée. Il est visiblement dans son environnement. Son agilité se mue en grace à mes yeux. Cela me sera confirmé plus tard lors de ma tentative infructueuse d'approche, ou je manque de glisser et de me tordre le genou dans les algues.
Huîtrier pie (plumage nuptial) - Haematopus ostralegus
Huîtrier pie (plumage nuptial) - Haematopus ostralegus