SUJET : Éthiopie, une autre Afrique de l'Est

Nous sommes sur un plateau bordé de volcans (en particulier le Mont Fantale), présentement paisibles, mais les grandes coulées de lave noire témoignent d'une formidable activité passée, en ces temps-là; les volcans ne se croisaient pas les bras, vous pouvez me croire !







Un monastère tout neuf témoigne lui du bon emploi de l'argent récolté par le clergé auprès des populations miséreuses, selon l'adage connu, "faites payer les pauvres, il y en a plus".

Nous nous arrêtons sur la berge du lac Beseka.



L'heure n'est pas vraiment propice à la bonne photographie, mais, surtout, les berges sont de véritables dépotoirs, bouteilles en plastique, sacs plastique, bidons métalliques (et en plastique), fragments de bâches (en plastique ou pas), un véritable gâchis, une offense pour les yeux...

Les oiseaux ont l'air de ne pas s'en soucier (mais qu'en est-il des effets à moyen et long terme des résidus chimiques sans aucun doute présents dans toutes ces ordures ?). Un tantale ibis semble très zen au milieu des immondices tout en plastoc... Idem pour son cousin garde-bœuf

134 Tantale ibis, Mycteria ibis, Yellow-billed Stork



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Les chevaux broutent sur des bandes en herbe non souillée



et un jeune héron pourpré déambule comme insouciant de la pollution

135 Héron pourpré, Ardea purpurea, Purple Heron

Si certains gardent les pieds au sec, comme ce chevalier

136 Chevalier aboyeur, Tringa nebularia, Common Greenshank



d'autres sont plus courageux, qui se mouillent un peu, tel cet ibis sacré

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ou ce héron cendré


mais d'autres se mettent vraiment dans le bain



Ce Monsieur ramasse des plantes aquatiques qui seront utilisées comme fourrage, nous dit Habtamu... Il faut vraiment qu'elles aient des propriétés bien intéressantes, s'pas ?

Malgré toutes ces saletés, les poissons sont là, à en croire le comportement intéressé et actif du tantale ibis

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Le marabout, lui, joue la sagesse, l'attente détachée... Un sage, je vous dis, on voit bien que c'est lui qui connaît toutes les ficelles,

142 Marabout d'Afrique, Leptoptilos crumenifer, Marabou Stork

Il est 13 h 30 (notre heure à nous qu'on a, je n'emploierai plus qu'elle) quand nous atteignons notre destination, le parc d'Awash. Nous y sommes attendus par un charmant rollier d'Ab. malheureusement toujours sur fond de ciel blanc...

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Le parc national d'Awash, qui tient son nom de la rivière Awash, couvre 756 km². Nous devons y rester deux nuits, Catherine a réservé par mail auprès du Awash Falls Lodge une chambre avec vue sur la rivière .

À proximité de la porte, la présence d'oiseaux est manifeste. C'est un phénomène que nous avons souvent observé, cette attirance pour les bâtiments humaines, trouvent-ils une protection contre les prédateurs, une source de nourriture (insectes attirés par les lampes le soir), présence d'eau ? Là, nous avons eurocéphale, guêpier malgache et veuf paradisiaque

Eurocéphales en couple...

144 Eurocéphale de Rüppell, Eurocephalus ruppelli, Northern White-crowned Shrike



Guêpier profilé comme un chasseur à réaction

145 Guêpier de Madagascar, Merops superciliosus, Olive Bee-eater



et Monsieur Veuve à la très longue queue

146 Veuve de paradis, Vidua paradisaea, Long-tailed Paradise Whydah



Plus loin, nous nous arrêtons devant le spectacle offert par une énorme tortue qui se hâte lentement, festina lente, essaie-t-elle de trouver un accès plus praticable à l'eau ou évite-t-elle cette mare redoutable pour qui n'est pas une nageuse émérite ? Je ne sais, mais nous n'avons pas le temps d'attendre les quelques heures nécessaires au dénouement de l'énigme...

147 Tortue sillonnée Geochelone sulcata[/i, ]African Spurred Tortoise (et si Romain peut confirmer ou infirmer, ce serait top de chez taupe)

Quelles aventures ! Et quel malheur ces décharges, mais pas pire que les horreurs que nous avons par chez nous malheureusement. J’attends les photos du Awash Lodge avec une grande impatience. J’ai aussi même été voir sur wikipedia pour comprendre l’heure éthiopienne après que tu m’aies sérieusement intrigué. Je me suis dit .... pas possible que Bernard soit une buse ... et bien en effet, j’ai aussi abandonné et me range de ton côté. Vive le bon vieux GMT, en attendant d’avoir une explication culturelle et/ou historique du système éthiopien qui me fasse comprendre le comment du pourquoi !
Bravo pour les photos par la même occasion -

Merci de ta confiance inbuse, JC ! Pour les décharges, tu as malheureusement raison, et nous avons moins d'excuses, éducation, possiblilité de tri, déchetteries et tout et tout...

Nous arrivons à Awash Falls Lodge un peu après l'heure du déjeuner (heure GMT et même mieux, heure de mon estomac qui réclame). La réception est comme gardée par deux militaires (enfin je suppose à voir treillis et kalashnikov)... Bon, apparemment ils sont plus là pour profiter de l'ombre et des plaisirs de la conversation que pour des missions de sécurité nationale ou régionale. Catherine entre, demande notre chambre avec vue sur la rivière, épelle notre nom.



Bon, je vous la fais courte, vous avez compris, il n'y a pas de réservation à notre nom... Catherine finit par trouver les mails (moralité toujours faire des sorties papier, si l'on veut un voucher valable pour coucher - dehors). Ouf, tout s'aplanit, bon, on aura pas la chambre dont Catherine a causé avec la dame responsable (si peu) des réservations de l'Awash Falls Lodge mais on nous donne une chambre sans vue mais pas spacieuse, non, gigantesque, avec trois grands lits, parfaite pour étaler notre b... photo (allez, finalement, pas de puritanisme hypocrite, j'ose, notre bazar photo). Et puis on n'aura pas le bruit des chutes, enfin, on l'aura moins. Parce que figurez vous que l'Awash Falls Lodge est situé, quel hasard, quelle coïncidence, juste sur les chutes de la rivière Awash...






Allez, une bonne bière, et on oublie tout !

Nous partons pour un game-drive vers 16 heures, et notre première rencontre est forte, extra-forte même

148 Outarde d'Oustalet, Lophotis gindiana, Buff-crested Bustard


Que serait une sortie sans traquet isabelle (importance de l'orthographe, s'pas ? Mettez un r au lieu d'un t, une majuscule au lieu d'une minuscule, et tout change...)

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Le parc n'offre pas que des piafous, il y a aussi de la grande faune, comme avec cet oryx

150 Oryx beisa, Oryx beisa, Beisa Oryx Statut UICN EN (menacé)



et même de la grande faune petite (taille d'un gros lièvre) avec ce dik-dik

151 Dik-dik de Salt, Madoqua saltiana, Salt's Dik-dik - Endémique, statut LC

Vous envoyez du bois!
L'outarde a fait l'autruche pour avoir une tête de cette couleur?
Le veuve du paradis est superbe malgré la végétation.
Et que dire du petit Dik-dik aux grandes oreilles.

Quelle dépotoir ce lac ce ne doit pas être un plaisir de photographier les oiseaux dans cet environnement !
Le parc national Awash a l'air bien prometteur. Je suis impatient de voir la suite.

Awash

Quel plaisir de redécouvrir ce lieu magique sous vos yeux !! Ma première genette

L'outarde est impressionnante, comme son lointain cousin marabout, quel profil

Pour cette jolie tortue.... Pas facile ! La tortue léopard étant aussi présente dans le pays

Ce site semble donner la tortue léopard dans le parc d'Awash, la tortue sillonnée étant seulement présente dans l’extrême nord du pays

http://www.reptiles-of-ethiopia-and-eritrea.com/testudinae.htmlhttp://www.reptiles-of-ethiopia-and-eritrea.com/testudinae.html

Pour être sur, il nous aurait fallu une photo de l'arrière train pour repérer les éperons

Salut Romain,

Ce qui nous a fait pencher vers autre chose que la léopard, c'est la taille, qu'on ne peut pas trop évaluer sur la photo, je dirais au moins 40 cm de long (probablement nettement plus mais comment affirmer ?). J'aurais dû mettre un repère pour l'échelle, désolée.
Nous avons rencontré des dizaines de Tortues léopards en Afrique de l'Est, mais jamais aussi grosses, loin de là. Peut-être sont elles plus baraquées en Éthiopie ??
J'ai trouvé d'autres références avec la sillonnée à Awash... Bref !

Dietmar écrit: Quelle dépotoir ce lac ce ne doit pas être un plaisir de photographier les oiseaux dans cet environnement !

Effectivement. J'avais hâte de quitter cet endroit !

Pour répondre aussi à JC, c'est la première fois que nous voyons un site naturel aussi pollué. Certes nous ne sommes pas fiers des abords de nos autoroutes dans certaines zones périurbaines, mais là il s'agit d'un lac. Le niveau de saleté est indicible, même les routes des Andes vénézueliennes ne lui arrivent pas à la cheville, c'est dire quand on sait que les vénézuéliens jettent à peu près n'importe quoi par les vitres de leur voiture. Mais c'est une saleté différente, produit sans doute de l'extrême pauvreté locale, et non issue de la négligence des gens de passage. En tout cas, c'est cent fois plus sale par exemple que les abords du lac Victoria, même en ville.
Aussi, les villages qu'on traverse sont des décharges à ciel ouvert. Les abords du monastère de Debré Libanos aussi, par exemple. On voit là que le clergé ne se soucie guère de redistribuer une partie de l'argent qu'il rackette auprès des visiteurs et pèlerins.

Franchement ça nous a marqués, alors qu'on connait d'autres régions similaires, qui ne sont pas des modèles du genre, mais franchement il y a une marge. Sans doute liée, encore une fois, au niveau de pauvreté du peuple éthiopien. Et au manque d'éducation, ce qui est lié. Comment demander à des gens qui ont à peine de quoi vivre de se soucier de leur environnement ?

Cette partie du parc d'Awash est une savane sèche, avec quelques arbres ici et là. Nous allons au Kereyou Lodge, un lodge dont le Bradt de 2015 disait grand bien, mais dont Habtamu nous a dit qu'il était fermé.





Fermé effectivement, et on a du mal à croire que c'est récent et qu'il était encore fonctionnel en 2014-2015. Un bon peu de caravanes délabrées sont stockées dans un coin, les bungalows n'ont plus de portes, de fenêtres, les ferrures restantes sont rouillées, une piscine vide attend de piéger mortellement les animaux qui y chuteraient.



Pourtant la vue est magnifique, imprenable, sur un canyon de l'Awash