Nous ressortons après avoir consciencieusement (à une mini-resquille photo près) acquitté notre dû et contournons le saint lieu. Enfin, dû, certains qualifieraient plutôt cela d'extorsion à main armée de la croix. de plus, le prix de l'entrée, 100 birs, est surchargé en 200 birs (6 euros, ça n'a l'air de rien mais c'est le prix d'un bon repas). Mais comme c'est pour la bonne cause... l'Éthiopie déborde d'une multitude de pauvres gens affamés, il faut bien trouver de l'argent pour leur construire de belles églises avec tout plein de dorures qu'elles sont si belles. Bon, je m'énerve, regardons plutôt un piafou et gardons notre souffle pour escalader cette belle colline verte couverte d'une belle forêt verte elle aussi, quelle coïncidence !
Nous croisons des pèlerins qui descendent de la colline avec des bouteilles d'eau et sommes dépassés par ceux qui la gravissent d'un bon pas avec leurs bouteilles vides, bien que ce soit raide de chez raide, du moins pour un non-sportif pratiquant comme moi. Et ils (et elles) font ça en tongs, alors que nous faisons bien attention avec nos grosses chaussures de ne pas glisser. C'est qu'en haut coule la Holy Water, une source sacrée dont l'eau est pieusement recueillie dans les bouteilles dont je vous ai causé... Catherine, moins essoufflée que moi et aussi plus chanceuse, capture le repas d'un souimanga à ventre jaune (il faudra me, enfin la, la croire sur parole, oui, je sais, non, ce n'est pas moi qui fait la diagnose des oiseaux non struthio-carduélidés, je laisse ça à une généraliste comme ma blonde)
43 Souimanga à ventre jaune, Cinnyris venusta, Variable Sunbird
Quelle chance elle a eue avec ce piafou ! Je me demande bien pourquoi elle a toujours plus de chance que moi, car de quoi d'autre pourrait-il s'agir ? Elle n'est pas plus habile, moins foutraque, plus attentive, moins encombrée par un objectif lourd et long (le 800, c'est comme le confit, c'est pas
gras lourd), donc ça ne peut être que ça, la chance. Mais pourquoi toujours elle, ouais, je sais, vous allez me ressortir ma vieille antienne, "la chance, ça se mérite". Oui, en général, c'est vrai, mais là quand même, je mérite aussi il me semble, monter ce truc escarpé en évitant les obstacles de toute nature, avec mon poids, mon âge,
mon 800. Ah, là, ça s'explique, je cède la parole, si j'ose dire, au carnet de Catherine :
c'est un sentier escarpé, vaguement pavé. Dès qu'on s'écarte, il faut vraiment regarder où l'on met les pieds, ce qui ne m'empêche pas de récolter sur le bas de mon pantalon une tartine de m... molle
Ah oui, c'est facile d'avoir de la chance dans ces conditions ! Moi, Madame, je ne me dope pas, pour moi pas de m-outarde ? m-armelade ? m-escaline ? m-imolette ? m-irabelle ? Et pourtant elle était prévenue "
beware that the area close to the monastery can be rather unhygienic: watch where you step" écrit le W.T.W.B.I.E.