SUJET : Botswana sauvage (spécial RE-confinement !)

Retour au camp vers 9 h.

Richard appréhende la piste sablonneuse que nous allons devoir emprunter, il ne l'aime pas du tout et nous en a d'ailleurs parlé dès le premier soir. Il décide de rouler en convoi avec les véhicules du staff, pour plus de prudence. Tout le camp est emballé dans la remorque et sur le toit du Toyota., chargé à bloc.
Nous avons une centaine de kilomètres à parcourir dont une quarantaine apparemment très difficiles.

Vers 10 heures nous voilà à l'entrée de Chobe, à la porte de Mababe, complètement paumée au milieu de nulle part.
Richard descend pour régler les formalités d'entrée dans le parc, puis dégonfle encore un peu ses pneus.

Nous repartons un quart d'heure plus tard, sur une large piste de sable blanc.







Nous traversons des paysages très différents de ceux de Khwaï. D'abord des forêts de mopane légères et aérées, et ensuite de la savane à perte de vue. Nous allons longer la grande dépression de Mababe. Cette cuvette gigantesque témoigne d'un ancien lac intérieur. Elle est complètement aride, sauf parfois dans le Savuti Marsh.





Le sable devient de plus en plus mou et profond, et la piste se rétrécit. Le 4x4 se balance en flottant, nous avons l'impression de naviguer plutôt que de rouler. Le moteur force lorsque nous nous enfonçons un peu trop profondément dans le sable. Et ce qui m'inquiète, c'est qu'à chaque passage de vitesse l'embrayage siffle de plus en plus... Ces bruits sont apparus ce matin. Quelques heures plus tôt, nous avions croisé un chirurgien Sud-Af en vacances qui avait été plutôt rassurant lorsque Richard l'avait arrêté pour lui décrire les symptômes du véhicule. Après, un chirurgien ce n'est pas tout à fait un mécanicien, n'est-ce pas ?


Nous stoppons subitement. Richard, pourtant archi concentré sur la conduite, a repéré des oiseaux !

Superbe le Rollier, quelles couleurs
La brochette de Guêpiers qui se réchauffent et l'Engoulevent, si difficile à voir
Je ne crois pas qu'il soit autorisé, et encore moins prudent, de pêcher dans le parc
De beaux souvenirs en perspective à Chobe. Je me souviens de son sable profond quand on avait traversé le parc dans l'autre sens, en venant du Zimbabwe. Et vos véhicules ont l'air particulièrement lourd, surtout avec une remorque. Toujours un peu flippant d'avoir à désensabler la voiture quand on imagine une troupe de lions derrière les fourrés, comme on avait dû le faire à Moremi...

Comme l'a dit Dietmar, Rollier et brochette de Guêpiers
L'engoulevent musicien me ramène en Namibie dans les mêmes circonstances (sortie nocturne). Le votre sur sa branche de bois séché est vraiment superbe

Le Bagadais casqué est une belle découverte pour moi:mmm:

Quel suspense ! Panne d'embrayage ? Plantage futur dans le sable mou ? Pour autant, Richard garde son œil d'aigle et cela nous vaut de beaux bagadais.
J'aime moi aussi beaucoup les engoulevents, pas faciles à dénicher et photographier, mais toujours un plaisir à voir (et entendre, je ne connais pas ? À propos, c'est quel Mahler ? Symphonie N° ? Lieder ?)).

Merci !

Je ne crois pas qu'il soit autorisé, et encore moins prudent, de pêcher dans le parc

Je pense que tu as raison Dietmar !

Dietmar et Bernard, on voit tout de suite les vieux routards africains !
Pour ce qui est de Mahler, aucune idée !!
C'était le matin vers 5 heures et notre cerveau détectait seulement "Réveil ! Réveil !"


Comme Bernard l'a bien présagé, expérience oblige, subitement Richard n'arrive plus à passer les vitesses !
Il décide de continuer coûte que coûte en restant en seconde pour ne pas rester bloqué dans cette zone bien désertique. D'autant que James et le Toyota sont loin devant depuis notre arrêt photo auprès des Bagadais casqués !

Là-dessus, deux 4x4 lancés à vive allure nous obligent à nous déporter sur le monticule de sable bordant la piste pour ne pas se faire accrocher. Cris et protestations outrés de Richard, mais le mal est fait, impossible de repartir.
Plus d'embrayage, et nous voilà tout penchés !
Nous essayons de joindre James par radio, sans succès....

Quelque temps plus tard, un camion citerne s'arrête à notre secours. Les chauffeurs plongent la tête dans le moteur du Land avec Richard.
Le temps passe.

Vers 14 heures nous décidons de pique-niquer dans le véhicule penché. Tout le panier de nourriture et la vaisselle ont été renversés mais pas grave, cela ne nous empêche pas de récupérer également les verres et les bouteilles de vin.
Pendant que la réparation tourne au fiasco dehors, nous dégustons le vin blanc sud-africain en plaisantant sur notre pique-nique acrobatique

Pas de solution pour l'embrayage, le camion décide de nous tracter jusqu'au prochain poste de sécurité. Mais dès les premiers instants le Land se met dans une position de devers impressionnante, avec la roue tournée du côté où nous penchons déjà. Nous sautons tous par-dessus bord.

Une fois le Land remis à plat, nous partons en remorque du camion, dont le moteur a tourné tout le temps du "dépannage" car il a des problèmes de démarrage ! L'Afrique...

Nous reprenons notre repas où nous l'avons laissé, dans la bonne humeur et les gaz d'échappement du camion. L'incident ne nous a pas coupé l'appétit !







Nous débarquons au poste de rangers de Savuti et nos sauveurs repartent en sens inverse.





Richard tente toujours de joindre James sans résultat, puis un mécanicien du lodge le plus proche dont il connait le directeur.

Des jeunes femmes qui travaillent dans les lodges des alentours attendent dehors sous un auvent.
Comme elles ont l'air bien sympathiques, et nous passons le temps en leur joyeuse compagnie, en chantant "Le lion est mort ce soir" ..................

Richard est parti depuis un moment et revient avec des mécaniciens.
Il court partout et transpire à grosses gouttes le pauvre. Il n'a toujours pas mangé...
Il demande au gérant du lodge qu'il connait de nous prêter un véhicule avec guide pour ne pas nous amputer d'un safari ! Sacré Richard !

Vers 15h30 nous partons donc en exploration avec un nouveau guide et un véhicule en fonctionnement.
Dans cette savane aride apparaît de temps en temps l'une des sept collines de roche noire érodées par le temps. Ce sont des paysages anciens. Cette région est pleine de mystères. Le passage du temps a laissé ici des empreintes mélancoliques et l'atmosphère y est étrange.





Notre première observation de l'après-midi est une magnifique femelle léopard assise au bord du Savute Channel, une rivière fantôme qui se perd dans les marais.

Quelle aventure ! Sur le coup, on doit se dire "ça y est, les vacances sont finies!", mais ça ne vous a pas fait perdre votre sourire
James n'avait pas l'air de trop se préoccuper de ne plus vous voir dans le rétro... C'est bien la peine de voyager en convoi. Combien d'heures de perdu ?
En tout cas, sans ce retard, vous n'auriez peut-être jamais vu cette superbe léopardesse dans cette belle lumière de fin d'après-midi

Merci Dietmar !
On estime le temps perdu entre 2 à 3 heures mais Richard a géré d'une main de maître cette "crise", sans lui la journée était plantée.

En tout cas, sans ce retard, vous n'auriez peut-être jamais vu cette superbe léopardesse dans cette belle lumière de fin d'après-midi

Et c'est exactement comme ça que nous avons pris les événements ! Akuna matata...


La femelle léopard longe la voiture, si près qu'on pourrait la caresser. Puis elle se couche derrière des épineux en face de nous, et se met en position d'attente.





Peu de temps après, un troupeau d'une cinquantaine d'impalas arrive par le côté. Ils ne l'ont pas encore détectée. Certains marchent à une trentaine de mètres de sa cache.





Soudain un cri d'alerte, une tentative de chasse, et c'est la panique dans le troupeau !







La chasse a échouée, et le calme revient peu à peu. Notre léopard est un peu dépité.

Les impalas passent devant nous pour rejoindre la rivière et s'y désaltérer. Pendant ce temps, la lumière décline et devient de plus en plus belle.







La femelle repasse devant nous dans une totale décontraction. Puis elle se met en position de chasse et avance en rampant, silencieusement.

Le soleil se couche. Le léopard s'éloigne. Il est temps de rentrer.

Le guide nous fait un retour à fond les gamelles, nous sautons comme des petits bouchons à l'arrière

Après avoir pas mal tourné, nous trouvons notre nouveau campement vers 19 heures, à la nuit.
Moment de détente autour du feu de camp. Un mécanicien est arrivé de Maun en fin d'après-midi et il va travailler sur le Land Rover toute la nuit !
L'efficacité de Richard à gérer les problèmes est impériale

Il fait toujours aussi froid la nuit, mais nous avons entendu un engoulevent siffler, et rien que ça, c'est un bonheur indescriptible !
Nous repartons en safari dans le véhicule de remplacement du lodge, Richard vient avec nous. Le toit en toile bat en vent quand nous roulons, et il fait très froid dans ce 4x4 complètement ouvert.

Nous assistons au lever du soleil, une énorme boule rouge s'élève doucement derrière les branches tourmentées d'un arbre mort.







Une heure plus tard, une girafe passe derrière des épineux. Sa robe orangée éclairée par le soleil levant contraste avec le ciel gris de Savuti.

Nous sommes repérés par le reste de la famille...
Note : sur la première image, l'écorce de l'arbre a été arrachée et mangée par les éléphants.







Plus loin, un steenbok. A peine quelques instants pour réagir mais contrairement à la veille, celui-ci nous laisse le temps de le photographier, avant de détaler.

Les photos que tu nous présentes font oublier la mésaventure.
Quelle série du Léopard dans une superbe lumière.
La Panique 2 illustre parfaitement l'histoire. Une très très belle photo.

Et le Steenbok....