Merci pour ton enthousiasme Marine
mais attention je dois apporter quelques précisions à ce carnet de bord. Comme par exemple le fait que je resterai assez évasive sur certains points sensibles pour ne pas donner de l'eau au moulin des trafiquants quand le carnet se retrouvera sur Google ( s'ils me lisent,"sachez bandes de pourris qu'on vous aura tous jusqu'au dernier"). Ensuite, toutes mes photos (90%) ont été faites à " l'arrache" car ce n'était pas le but premier de ma présence dans le Niokolo-koba. Disons que j'y suis allée d'abord pour me reposer, me ressourcer et rencontrer les amis d'une copine qui sont des agents des Parcs nationaux avec qui elle travaillait autrefois et qui nous ont accompagné dans les entrailles du parc, là où peu de gens vont, mais là où les touristes vont aussi. Ce carnet de bord sera donc composé de photos moyennes d'animaux, de paysages, de gens. Nous n'avons pas dormi dans les hôtels ou campements également mais sous toile de tente dans des lieux sécurisés et pour notre sécurité.
État des lieux:
1 4x4 préparé pour les safaris ( y'avait rien d'autre zut!
)
2 toiles de tentes et tout le bordel qui va avec
1 chauffeur expérimenté et mécanicien de profession (avec une énorme caisse à outil, very very important!)
1 à plusieurs agents du Parc armés pour nous guider
1 stock d'eau potable (INDISPENSABLE)
1 pharmacie complète (INDISPENSABLE)
1 lot de nourriture sec suffisant (que t'es content de quitter au bout de 5 jours)
1 réserve de gasoil de 90l (la première pompe à essence officielle ou officieuse étant à 1h du parc)
1 matériel photo composé d'un 7 D, d'un 40 D, un objectif 18/55 et un objectif EF 300 F/2.8 L IS v.II + TCX 2 et tout le bordel qui va avec.
On a trouvé de l’électricité au solaire à chaque fois que l'on en a eu besoin, mais parfois faut attendre que ça emmagasine assez d’énergie.
Pas de réseau téléphonique ou Internet dans l'ensemble du parc (chiant mais bien fait pour la gueule des bracos qui peuvent pas causer à leurs complices )
En avril, la chaleur avoisine les 44°C la journée et 35° la nuit. Donc pas pour les fragiles, car malgré les 3 litres d'eau bus dans la journée, petites chutes de tension, sauts d'humeurs, coups de soleil et déshydratations ne sont pas chose rare. Avantage, les sous-bois que fréquente majoritairement la faune sont plus ouverts, plus lumineux car les herbes sont "mortes-cramées"
ce qui arrange un peu l'autofocus des APN qui bien souvent n’hésiteront pas à vous insulter tant vous allez appuyer sur le bouton de mise au point.
En ce qui concerne la photographie:
Ne même pas vouloir se pointer là-bas, sans au minimum un 400mm, mieux un 600 ou 800 mm. APN tropicalisé, c'est le top. Prévoir un petit objectif pour les plantes, paysages, insectes. Prévoir beaucoup de batteries de rechange et une protection des APN pendant le roulage à cause de la poussière qui est quand même beaucoup plus supportable que dans le Djoudj pour ceux qui connaissent et m'ont accompagnée là bas.
Prévoir de quoi vider les cartes mais prévoir de ne pas pouvoir le faire tous les jours.
En ce qui concerne la santé:
Beaucoup d'insectes piqueurs invisibles qui font de belles cloques et boutons. Les tsé-tsé ne sont pas vaches, elles se voient et font mal quand elles piquent. Très peu de moustiques, beaucoup d'abeilles ( j'y reviendrai ). Prévoir des anti-allergiques...
La bouffe dans les camps, j'ai pas testé mais bon... panoplie habituelle pour l’Afrique
L'eau pour se laver, c'est puisé dans les puits ou au fleuve Niokolo, Gambie. Pas de souci pour se laver ou bouilli pour le thé, café pas de souci. Le reste du temps c'est eau en bouteille OBLIGATOIRE.
La chaleur, j'en ai parlé, il faut 48 heures pour s'y habituer (24h en ce qui m'a concerné ) mais ça cogne grave et je le répète, si vous n'avez pas une bonne santé, ne vous lancez pas dans le parc entre mars et juin plus de 48 h. Personnellement j'ai souffert comme jamais, alors que je réside en Afrique depuis 7 ans. Préférez la saison froide entre octobre et février où là , c'est tout à fait supportable mais les herbes sont hautes et vertes.
En ce qui concerne les chances de photographier les animaux:
Bien sur, il y a des jours avec et jours sans... mais ! Bien accompagnés, vous devez faire des photos à chaque sortie comme ça a été le cas pour moi. Les animaux les plus braconnés sont ceux qui craignent le plus le bruit, la présence humaine. La distance de fuite avoisine 100 m pour certain. Cela concerne les antilopes rouannes, les lions, les chimpanzés, les bubals, les buffles de forêt et les grands koudous. Les plus faciles à approcher sont les oiseaux en général, kikik heu... les phacochères, les ourebis, les céphalophes, les guib harnachés, les cob deffassa, les genettes, etc. etc.
Une faune très très riche par sa diversité, son nombre pour le
patient et
discret photographe!
Pour le botaniste un paradis sur terre ! C'est un parc mêlé de roniers et autre arbres incroyables aux formes curieuses et aux mœurs encore plus curieuses !
Bref un parc incroyable, qui se mérite, un parc pour les "roots" avec rien que de l’authentique Afrique pas encore pourrie par le tourisme de masse et pas pour les bobos qui ont peur de salir la chemise et l'APN. Un parc où l’accueil par ses responsables (agents, pisteurs, chauffeurs) vous laissera littéralement sur le cul! Et je pèse mes mots en connaissance de cause.
Allons-y !??