SUJET : Guyane : Entre savane et forêt

Allez, je reprends le clavier pour vous parler d'un des très beaux spectacles que la Guyane sait offrir : les ibis revenant au dortoir. J'en avais entendu parler, mais il semblerait qu'en ce moment ce soit vraiment une période propice, avec beaucoup d'oiseaux.
Je revenais donc d'être allée faire des courses à Cayenne quand aux alentours de 18h20, je passe sur le pont, il faisait très beau, l'air était tiède, la lumière rasante dorait tout et c'est là que j'ai vu les ibis, plumage rutilant et couleur rehaussée par la lumière du soir, raser le pare-brise, et un attroupement de piétons venus spécialement pour les voir. Je n'avais pas de quoi les photographier, alors, je me suis dit que j'y reviendrai le lendemain.
Mercredi, malheureusement, le temps n'était plus de la partie. je suis arrivée à 17h, mais les ibis semblent respecter un rituel bien rôdé avec une "fenêtre" d'atterrissage située entre 18h et 18h30. Le ciel était chargé, et les rafales de vent à déplumer les ibis obligeaient ceux-ci à se poser en catastrophe dans les palétuviers, vent dans le croupion, après un élégant virage sur l'aile. Dans ces cas-là je crois que leurs pattes puissantes leur sont d'un grand secours pour s'arrimer fermement aux branches et ne pas culbuter.

Je m'excuse par avance de la pitoyable qualité des photos que j'ai à proposer, mais je n'ai pas dit mon dernier mot !

Le spectacle est saisissant, et c'est une vidéo qui pourrait le mieux restituer la scène.
Les ibis arrivent par escadrilles d'une trentaines d'individus mêlant adultes et immatures, ils font une approche frontale, avant d'opérer de grandes voltes pour se percher, vent dans le derrière comme je l'expliquais tout à l'heure, et s'abattre alors comme une nuée de criquets migrateurs.
Bon, donc, je monte les isos à 1000 mais je ne pense pas à surexposer, et comme il en arrive de tous les côtés, prise d'une frénésie du déclenchement, je ne prends pas la peine de vérifier l'historiogramme...

On ne sait plus où regarder : dans le ciel les escadrilles virevoltent, dans les palétuviers, tout le monde s'installe et se chamaille pour se trouver un coin propice.
Bon, celle-ci est encore plus pourrie que les autres, mais elle permet (un peu) de se rendre compte des "strates" d'ibis, certains passaient si près que la mise au point n'était pas possible.

Et les palétuviers se transforment en fraisiers. C'est absolument fascinant : le vert soutenu contre le rouge éclatant contrastent violemment.

Après un peu de pédagogie auprès d'un jeune garçon sympathique qui me conseillait aussi de prendre les "ibis blancs" et les "ibis gris" comprendre les aigrettes neigeuses, les bleues et les tricolores : "non regarde attentivement, les ibis et les aigrettes n'ont pas le même bec, ils ne se nourrissent pas des mêmes choses, leur vol n'est pas le même non plus..." je suis rentrée chez moi, des taches rouges rémanentes plein les yeux.

Superbe reportage et tes photos ne sont pas pourries du tout, tu as fait bien mieux que nous au Venezuela pour le retour au dortoir !
Et si tu peux en faire d'autres, je suis preneur !

Excellente sequence que tu nous partages la!

De petites merveilles tes ibis

Comme nos étourneaux mais un peu plus imposant

Merci

Je sais bien que l'hiver n'est pas rude chez nous, mais ce n'est pas encore la saison des fraises !!
Il est vrai que chez toi la température ne descend guère en dessous de 25 °.
Et ce spectacle doit valoir le coup !
Merci pour le partage

Très belle série Marine J'imagine sans mal que le spectacle doit être captivant !
Le contraste rouge / vert est superbe et parfaitement rendu par tes photos

Je reprends un peu mon journal que j'avais délaissé, pour présenter mes rencontres ophidiennes et batraciennes de ces vacances.
Je n'avais jamais vraiment fait de sortie de nuit, et ce sont des herpétos de passage qui m'ont mis le pied à l'étrier. Ca m'a permis de rencontrer des espèces que j'estime mythiques. J'ai dû doubler, en 4 sorties, le nombre d'espèces que j'avais rencontrées en 10 ans ! Il était vraiment temps que je m'y mette.
Il y a eu d'abord un Atractus badius, serpent de litière traversant une route. Mon 300mm et mon multiplicateur ne m'ont pas vraiment avantagée.


Ensuite, une nuit toujours traversant la route, le relativement peu fréquent Oxyrhopus occiptialis, une petite merveille. (merci à Denis Faure pour la photo !)


Puis j'ai pu faire une sortie avec les 3 compères, pour rencontrer Leptodeira annulata

Ce même soir, nous avons trouvé un boa d'Amazonie, couleur ivoire-nacré, la couleur la plus fréquemment rencontrée, sachant qu'il existe des individus jaunes, orange vif, brun striés...


Connaissant le tempérament soupe-au-lait (ils mordent) de ces boas, nous nous sommes tenus à distance raisonnable. Kevin s'est chargé en vrai pro de la manipulation pour les prises de vue. Ensuite, le boa a bien entendu réintégré son arbre.

Je les ai accompagnés sur leur dernière sortie avant leur départ le lendemain, de belles surprises cette nuit-là encore :

Anilius scytale, un serpent fouisseur primitif. Nous aurons la chance d'en voir deux, dont un juvénile.

Quand je suis tes balades, je me dis à chaque fois que le monde est grand pour qui sait ouvrir les yeux ! Ces serpents sont des bijoux
Allez je ne résiste pas...

Kevin s'est chargé en vrai pro de la manipulation pour les prises de vue. Ensuite, il a réintégré son arbre.

Et il s'y trouve bien ?

Jolies séries avec une préférence pour le boa.
Il suffit de bien ouvrir les yeux, surtout la nuit a priori !

Kevin s'est chargé en vrai pro de la manipulation pour les prises de vue. Ensuite, il a réintégré son arbre.
Et il s'y trouve bien ?

Ah ah ! Ca m'apprendra à poster quand j'ai les yeux qui louchent de fatigue ! Non, il a finalement migré vers des contrées plus "nordiques".

On a pu trouver cette couleuvre opisthoglyphe très vive et adepte du "dégazage" : elle vide le contenu de ses glandes cloacales. L'odeur est prononcée, repoussante et persistante. On la garde sur nous jusqu'au retour, et, même en se rinçant au Cytéal, les nez les plus fins parviennent à détecter des restes d'effluves...
Voici donc Pseudoboa coronata, le Pseudoboa écarlate. Sa livrée framboise écrasée est vraiment élégante, j'aurai l'occasion de mieux la présenter un peu plus tard.