SUJET : Bornéo, des hauts et débats... Sabah comme vous voulez ?

Sans doute pour nous prouver qu'ils peuvent se débrouiller sans câbles, ponts et autres humaines inventions, nos amis nasiques nous font une "démo" de leurs capacités saltatoires, démo fort convaincante, jugez-en :

200-201-202


Les deux premières, c'est Fabien, la dernière, c'est ma blonde. Je parle des photos, mais vous l'aviez compris, s'pas ? Fabien avait un 300 mm, Catherine avait son zoom à 200 mm de focale, et moi, allez savoir pourquoi, avec le 800 mm sur mon 7 D, je n'ai pas réussi à en cadrer une comme il faut, je me demande encore pourquoi ...

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Ma blonde à moi que j'ai y a passé un temps certain, mais c'est bien pratique, s'pas ? Merci, Catherine !

Un autre mystère de ce voyage riche en interrogations diverses (quand est-ce qu'il ne pleuvra plus ? où sont passés les oiseaux ? quand est-ce qu'on mange, non, ça c'est Averell), c'est l'oiseau qui suit, ou plutôt son nom. Colombar, déjà, c'est pas banal, non ? Mais odorifère, qui porte une odeur, ça, c'est vraiment fort de café ! Nous ne nous sommes pas assez approchés pour sentir (ou non) les fragrances de ce succédané de petit pigeon vert, mais faisons confiance au taxinomiste inconnu qui a œuvré en toute conscience pour le bien commun, enfin, je crois... Eh puis, si nos amis anglo-saxons ont choisi une description morphologique somme toute banale, le nom scientifique vient bien à l'appui d'un piafou parfumeur : olax, c'est bien qui exhale une odeur, j'ai vérifié dans le Gaffiot... Et Treron ? C'est du grec, Τρηρων craintif, peureux, timide, j'ai vérifié dans le Bailly... Voici donc notre "Timide qui sent" :

203-204 Colombar odorifère, Treron olax, Little Green Pigeon


Bon, il s'en tire mieux que l'Hoazin, "l'oiseau qui pète", mais...

Dean remarque quelque chose dans une branche surplombant l'eau. Il nous approche de ce nouveau sujet, qui serait plutôt un sujet de crainte, même si Dean est très décontracté dans son approche bien proche. Après tout, le Serpent des mangroves n'est que moyennement dangereux...

205 Serpent des mangroves, Boiga dendrophila, Yellow-ringed Cat-Snake

Nous rencontrons ensuite un piafou qui n'a pas peur des serpents, même si les batraciens sont bien plus souvent au menu.

206-207 Cigogne de Storm, Ciconia stormi, Storm's Stork


Certains font de notre biquet à long bec une sous-espèce de la Cigogne épiscopale (Ciconia épiscopus stormi). Qu'en est-il ? Je ne sais. On remarquera juste que les deux sont muettes.

Il est l'heure de retourner au lodge pour le petit déjeuner. Nous ne sommes pas les seuls à breakfaster, ainsi ce Calao pie qui casse la graine :

208

Au lodge, sur le bord de la passerelle qui conduit au salon et aux chambres, nous remarquons des nichoirs très en hauteur. Après prise de renseignements, nous en avons la confirmation, ce sont bien des nichoirs à calao comme nous le pensions. Pendant toute la durée d'élevage des petits, Monsieur Calao mure Madame dans son nid, qu'il soit naturel ou un nichoir, laissant juste un petit orifice pour lui passer la nourriture. Et ce dans toutes les espèces de calaos.

Je constate que les termitières, comme en Guyane, sont installées en hauteur sur les troncs des arbres, et que les plantes épiphytes (notamment cette belle fougère) en profitent !
Glps le boiga ! dangereux tout de même, et bien vif, la prudence est de rigueur, surtout quand c'est lui qui surplombe !
Des oiseaux très originaux, vraiment un très beau parcours animalier et photographique.

Tres sympas ces dernières images. Maintenant j'ai envie de savoir comment il sent ce pigeon !! Le regard, dubitatif, de la 206 me plait

Désolé, Nicolas, mon sens olfactif, à vrai dire peu développé, ne m'a pas permis de humer les fragrances exhalées par notre ami pigeonniforme... Même ma blonde, qui a pourtant du nez (ainsi, elle "m'a marié"), ne pourra te renseigner.
Marine, merci de ton conseil de prudence, que je suivrai avec la plus extrême exactitude !

Avec un lodge qui offre des nids aux calaos, rien d'étonnant à ce que ceux-ci fréquentent l'établissement de manière très habituelle. Nous avons photographié ceux qui suivent dans la salle de restaurant, je n'ai pu en déterminer l'espèce exacte, quand je me suis renseigné, on ne m'a donné que le nom vernaculaire local, sans doute du malais ou du bornéen : "zatizine woude, et c'est un malais un peu francophone et pas mal anglophone qui m'a donné les noms vernaculaires français et anglais, mais je n'ai trouvé dans aucun bouquin le nom scientifique :

209 Calao cétanboi, ?, Wood-made Hornbill

L'après-midi nous partons visiter les grottes de Gomantong, Gomantong Caves. La première partie du trajet s'effectue en bateau



puis en minibus, heureusement climatisé.

Ces grottes sont célèbres principalement pour leurs deux principaux types d'habitants : les hirondelles productrices des fameux nids d'hirondelle utilisés en gastronomie chinoise et les chauves-souris, qui, curieusement, n'ont aucune utilisation connue (BL-connue en tout cas) en médecine traditionnelle ou cuisine chinoises.

Nous y accédons après un assez court (heureusement car il fait chaud de chez chaud) chemin en montée, la végétation fournie nous protège un chouïa de la chaleur, une passerelle sur la dernière partie du parcours facilite grandement notre progression. De l'extérieur, les fameuses grottes offrent un assez triste spectacle, des baraquements indigents gâchent le paysage. Ils ne sont pas seulement destinés aux cueilleurs de nids, comme je le pensais d'abord, mais à l'hébergement des ouvriers qui effectuent la réfection, et sans doute le prolongement, de la passerelle ci-dessus signalée.

Les hirondelles sont absentes, ainsi d'ailleurs que leurs nids. Seul l'épaisse couche de guano qui tapisse le sol attestent leur présence. Une passerelle bienvenue évite de s'enfoncer jusqu'au ventre dans la... susdite couche de guano. Cette passerelle fait le tour de la grotte.

Mais nous ne sommes pas ses seuls occupants. Une impressionnante colonie de blattes de bonne taille grouille à certains endroits, sur la rambarde, sur les parois de la grotte, sur le sol... À ce stade, nous enregistrons une défection. Les araignées, oui, les serpents, pas de problème, les scorpions, pas plus, les rats, c'est des copains. Mais un seul cancrelat, ça ne met pas ma blonde dans des états seconds. Ça lui glace le sang tout en lui ôtant son sang-froid, lui hérisse les poils, lui chairdepoule la peau, l'horripile, quoi... À sa décharge, nous avons croisé dans notre visite deux charmantes touristes occidentales qui sont sorties en hurlant, alors que Catherine n'a pas fait de crise hystérique (machisme, quand tu nous tiens) et a simplement renoncé à s'enfoncer plus avant dans cette si peu accueillante caverne...

211-212





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