Nous sommes au Wabe Shebele Goba Hotel de réputation médiocre. Un petit pincement au cœur, la réservation a été très tardivement faite par Ermias, il y a deux jours à peine... Et si ? Il n'y a personne à la réception... Ça commence bien.
Je me cale dans un fauteuil, sous une affiche de mon Graal ornithologique, un bon présage ? Le Wi-FI ne marche pas, électricité ou non (plusieurs petites pannes intermittentes pendant notre attente), mais l'électricité, quand elle est là, alimente plusieurs grands écrans plats dans les salons de réception de l'hôtel qui retransmettent des programmes TV éthiopiens ou des documentaires. Ah mais, un employé, enfin... Habtamu commence à dialoguer, ça paraît long. S'il le faut, je passerai la nuit dans mon fauteuil !
et je suis surpris quand finalement il apparaît que nous avons bien une chambre pour la nuit, enfin, les deux nuits qui viennent ! D'ailleurs un employé nous y accompagne, la Kalashnikov en bandoulière, avis aux mauvais payeurs !
La chambre est correcte, la salle d'eau mériterait bien un petit coup de peinture, mais il y a de l'eau chaude
(ça oui, un filet brûlant, et il n'y a pas d'eau froide...), il manque juste une serviette de toilette. Nous allons manger dans la salle de restaurant, impersonnelle au possible, et dans le noir, panne d'électricité.Catherine met sa frontale,
hakuna matata...
Soupe et spaghetti bolognese (deux immenses plâtrées) et hop, à la réception pour l'affaire de la serviette de toilette qui manque à la chambre 27... Personne, Catherine farfouille, trouve un salon où un bon peu d'employés regarde la télé, en désigne un comme volontaire pour procurer la serviette de toilette qui manque à la chambre 27, il comprend l'anglais, chic, elle lui explique donc le manque de serviette de toilette à la chambre 27, il va au local ad hoc où il se munit d'une serviette de toilette afin de remédier à l'absence de la serviette de toilette de la chambre 27, et il se dirige allègrement, suivi de Catherine, à la chambre xx (je ne me rappelle plus le numéro exact), il y prend sous les yeux ébahis de Catherine une serviette de toilette, la lui tend, à charge pour elle de la convoyer à la chambre 27 quand son état de stupéfaction et de sidération se sera dissipé. Et bien sûr, il la remplace par la serviette de toilette qu'il a apportée à cet effet (euh...).
Mystères de l'Afrique ! Ou logique floue non compréhensible par les occidentaux à la pensée cartésienne et bêtement binaire ? Bon, hakuna matata !