SUJET : Éthiopie, une autre Afrique de l'Est

Nous quittons cet inhospitalier Bilen Lodge, la piste monte, monte, qui est boueuse comme boueuse, une vraie fondrière en continu, on comprend pourquoi Habtamu ne descend pas avec son 4x4, il est probable que remonter la piste serait très ardu, voire impossible. Nous récupérons la voiture en haut de la côte et rentrons à l'hôtel crottés jusqu'aucomme des barbets. Là, Habtamu pense possible de retirer la boue de nos chaussures dans la salle de bain. Un carnage ! Nos chaussures en toile sont propres (et mouillées), mais la salle de bain en sort presque aussi boueuse que la piste... Après que nous en avons nettoyé le plus gros, Catherine donne un gros pourboire à la femme de chambre qui devra parachever notre "désembouage"...
Et il pleut toujours... À regret, nous prenons la décision de shunter la deuxième nuitée que nous avions prévue à Wondo Genet. À regret, car hébergement, guide et piafous y sont vraiment remarquables.



Nous prenons donc la route, il continue à pleuvoir, dans leur parking les carrioles sont en position pluie...

Arrivés à Shashemene, il fait beau. Wondo Genet a sans doute un micro-climat avec une forte pluviosité liée à sa position contre une chaîne montagneuse.



De notre chambre, nous avons une vue qui réjouirait le cœur de tout piafouphile, les arbres servent de dortoirs à marabouts et vautours (charognards)

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Et surtout, surtout des calaos à joues argent. Nous n'en avons jamais vu autant, ni d'aussi près, les biquets caquètent, ou plutôt font des bruits de gorge, ils battent des ailes, mais nous n'observons pas de dignes d'agressivité entre eux.

417 Calao à joues argent, Bycanistes brevis, Silvery-cheeked Hornbill



C'est l'heure de faire sa toilette...

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Le soir tombe

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Il se fait tard (presque 20 heures !) mais nous entendons de la musique, éthiopienne, une musique entrainante qui nous entraine dans un des restaurants de l'hôtel où se produisent de charmantes danseuses du ventre, enfin, ce n'est pas vraiment le ventre qu'elles font onduler et chalouper et trémousser, je ne connais pas leur appellation éthiopienne, mais en français ce pourrait être danseuses de la poitrine. Les clients (nous sommes les seuls européens) leur glissent des billets, je suis invité à danser avec elles mais je refuse vertueusement, Habtamu moins sot (sans doute) et meilleur danseur (c'est certain), accepte l'invitation et nous fait même une démonstration de danse à la manière de Lalibela, une danse qui mime un combat. L'atmosphère est bon enfant, les clients éthiopiens sont manifestement amusés de notre présence. C'est samedi soir et c'est sans doute ce qui explique la fête, très raisonnable, personne n'est enivré, même si sur la table voisine de la nôtre, les bouteilles vides de bière s'entassent.
Nous dinons, un excellent minestrone pour moi, une soupe à l'oignon et à l'ail pour Catherine (et je ne vous parle pas de l'ingéra d'Habtamu, ça va sans dire), arrosés de panaché Sprite+bière. Nous passons deux heures très sympas, avec de grands échanges de sourires avec nos voisins/voisines et avec les danseuses et musiciens, à défaut d'une conversation moins sommaire.


Nous montons nous coucher, les calaos se sont tus, et à 22 heures la musique s'arrête aussi.

Les calaos qui se sont tus se réveillent tous à 05 heures et nous réveillent aussi à grands coups de battements d'ailes et de cris de calaos... Nous nous rendormons plus ou moins. Pour le petit déjeuner, nous prenons une table dans le jardin en contrebas de l'hôtel, près de la rivière.



Rivière où certains cherchent activement leur petit déjeuner... Mais ce ne sont pas des poissons que cherchent activement marabouts et ibis sacré, mais plus tristement les rejets et autres ordures que charrie la rivière, qui sert plus ou moins d'égout à ciel ouvert...

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Sur les berges ce sont des vautours charognards qui sont à l'œuvre

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D'autres sont perchés, qui attendent leur petit-déj' dans un environnement moins sordide, comme ce ravissant aigle ravisseur qui attend des miettes comme un vulgaire pigeon de Paris

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ou qui prennent leur petit déj' d'un bec avide comme ce corbeau corbivau

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Une fois restaurés, nous partons pour notre destination de la matinée, à l'Ouest, la réserve sanctuaire de Senkele.


C'est Habtamu qui insistait depuis plusieurs jours pour que nous fassions ce détour pour cette réserve qui contient une population unique de Bubales de Swayne. J'ai appuyé sa demande, et nous voilà partis, à l'aise à 3 dans notre 4x4 alors que d'autres sont à 5 sur un engin qui ne comporte très habituellement (en Éthiopie) que 3 passagers, qui sont parfois 4 comme l'étaient les Trois mousquetaires. Là ils sont cinq, à l'étroit...

Très beau portrait de cet aigle ravisseur.
Quelle tristesse que les animaux (Marabouts,Ibis et autres piafous) soient à la recherche des déchets rejetés par les humains. pour se nourrir .
Même si maintenant les marabouts soient des habitués africains de cette quête...

Le Pririt à collier Belle observation et belle photo. Je cours ici après son cousin (à gorge noire), mais jamais vu...
Enfin, un Trogon et les Calaos à joues d'argent, belle prise aussi !
Pareil que Patrice, les oiseaux méritent mieux que manger nos ordures !

Oui, même les blanches cigognes et les aigles deviennent détritivores... Grandeur et décadence !

Nous quittons cet hôtel, que nous recommandons chaleureusement, au moins les samedis soir pour les danseuses, et tous les jours de semaine pour la chambre 301 avec sa vue sur marabouts et calaos à joues argent...

AU bord de notre route, quelques piafous méritent un court arrêt, ainsi sur son fil ce rollier à longs brins

428-429 Rollier à longs brins, Coracias caudatus, Lilac-breasted Roller





ou ce coliou qui commence par se cacher avant de mieux se faire admirer

430-431-432 Coliou rayé, Colius striatus, Speckled Mousebird

Sur fil aussi, voici notre coinquième espèce de tourterelle du voyage

433 Tourterelle masquée, Oena capensis, Namaqua Dove



Nous retrouvons un mien copain (c'est ma blonde qui le dit, je n'ai jamais compris pourquoi), un mahali à sourcils blancs [edit : ce n'est pas à cause des sourcils]

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Et un format bien au dessus avec ce ravisseur

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Patrice et Dietmar, moi aussi la vue de tous ces détritus me dégoûte. Mais n'oubliez pas que toutes ces espèces sont par essence des charognards (le ravisseur aussi, eh oui !) alors ça fait du nettoyage. Sauf pour le plastique, évidemment.
Dietmar, on a eu le pririt à gorge noire en Tanzanie au Selous, mâle et femelle tranquilles à quelques mètres dans un arbre du camp. Encore un "piaf de la sieste" (que je ne fais pas). C'est une belle famille, on en est à 7 espèces.
Vous aviez déjà vu 5 personnes sur une motocyclette ? nous non. Incroyable quand même

Catherine écrit: n'oubliez pas que toutes ces espèces sont par essence des charognards (le ravisseur aussi, eh oui !) alors ça fait du nettoyage.

Oui c'est vrai, mais difficile de s'y faire.

Tiens, les Colious rayés ont les yeux bleus en Ethiopie ? Ou ce sont des juvéniles ?

Tiens, les Colious rayés ont les yeux bleus en Ethiopie ? Ou ce sont des juvéniles ?

Bien vu Dietmar ! Non, c'est la sous-espèce leucotis présente presque partout en Éthiopie qui est plus claire avec des yeux bleus. Ça leur donne un petit charme supplémentaire

Patrice écrit: Très beau portrait de cet aigle ravisseur.
Quelle tristesse que la vie sauvage (Marabouts,Ibis et autres piafous) soient à la recherche des déchets rejetés par les humains. pour se nourrir .
Même si maintenant les marabouts soient des habitués africains de cette quête...

Mettons les choses au point, au risque de dépoétiser notre vision des cigognes !
Le Marabout en est une, et je peux te dire que la jolie Cigogne blanche a toujours été ravie de se nourrir dans les dépotoirs ! Bernard m'a raconté qu'un des meilleurs endroits pour les observer à Marrakech quand il y habitait était ce que les gens appelaient familièrement et vulgairement "l'Oued merda" à savoir un lit de rivière asséché devenu un égout à ciel ouvert
Tous les oiseaux sont opportunistes, mais dans le genre les cigognes font très fort, comme les goélands.

Ah oui le Coliou, bien vu Dietmar ! En tous cas une belle série !


Catherine dit

Vous aviez déjà vu 5 personnes sur une motocyclette ? nous non. Incroyable quand même

Effectivement, jamais vu ça ! Mais vu deux adultes et un veau sur la machine, en Ouganda !